The Peasant seems to be well into his Lent, which is all very well but we have to suffer his Taizé chants while he is sweeping out the stable and his voice is not so tuneful these days. Is he going tone deaf?
I’ve no idea why the Peasant thinks the readers of this blog come here for his pious studies of Saint Clare. They mostly come here for my Rubí Tuesday blog posts, as evidenced by the blog stats. As for Lent, well… I’ve given up kicking Morris. Lent fast? OK, I’m giving up sausages. But not lemons…
If you want a proper spiritual pome for Lent you can’t do better than Francis Jammes’ pome sent to us by long-time reader of this blog Luisa Navarro, a few years ago: Prayer to Go to Heaven With Donkeys. The Peasant read it to me in the valley while I ate some lemons.
Prière pour aller au Paradis avec les ânes
Lorsqu’il faudra aller vers vous, ô mon Dieu, faites
que ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera. Je désire, ainsi que je fis ici-bas,
choisir un chemin pour aller, comme il me plaira,
au Paradis, où sont en plein jour les étoiles.
Je prendrai mon bâton et sur la grande route
j’irai, et je dirai aux ânes, mes amis :
Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,
car il n’y a pas d’enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui, d’un brusque mouvement d’oreille,
chassez les mouches plates, les loups et les abeilles…
Que je Vous apparaisse au milieu de ces bêtes
que j’aime tant, parce qu’elles baissent la tête
doucement, et s’arrêtent en joignant leurs petits pieds
d’une façon bien douce et qui me fait pitié.
J’arriverai suivi de leurs milliers d’oreilles,
suivi de ceux qui portèrent au flanc des corbeilles,
de ceux traînant des voitures de saltimbanques
ou des voitures de plumeaux et de fer-blanc,
de ceux qui ont au dos des bidons bossués,
des ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,
de ceux à qui l’on met de petits pantalons
à cause des plaies bleues et suintantes qui font
les mouches entêtées qui s’y groupent en rond.
Mon Dieu, faites qu’avec ces ânes je Vous vienne.
Faites que, dans la paix, des anges nous conduisent
vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l’amour éternel.
Francis Jammes (1868-1938),
Le Deuil des primevères, Paris, Mercure de France, 1901.
The Peasant doesn’t read the French very well, and some of our blog readers get fed up with anything intellectual or in other languages, so here is the pome in English. (OK, it’s English with an American accent, but let’s not quibble about that please: it can be understood.)